Il s'agit d'un roman faisant partie de la sélection pour le prix des collégiens de Haute-Savoie.
J'ai eu un grand coup de cœur pour ce roman de qualité. Il est publié dans une collection jeunesse (actes sud junior) mais les adultes peuvent y trouver leur compte car les mièvreries que l'on rencontre malheureusement souvent dans ces romans sont ici absentes. L'intrigue est passionnante, à aucun moment je ne me suis doutée de la manière dont allaient évoluer les événements. Tout au long de l'intrigue je me demandais si Farrukh, qui en réalité s'appelle Farrukhza, allait parvenir à échapper au destin qu'on lui a tracé et si ses amis allaient un jour découvrir la vérité. La fin m'a beaucoup émue.
A partir de la deuxième partie, le roman alterne le récit à la troisième personne et le journal intime de Farroukhza, non seulement cela rythme le récit mais cela nous permet aussi de comprendre ce que peut penser ce personnage dans cette période particulièrement éprouvante de sa vie.
Le père de Farroukh est un féru de littérature française, les références aux œuvres de notre patrimoine sont donc nombreuses, je pense par exemple à La Promesse de l'aube. Les livres ont leur importance dans l'intrigue, une amoureuse des livres comme moi ne peut être que comblée. La réflexion finale sur la littérature m'a touchée, je ne peux pas la révéler mais en voici une autre que j'ai beaucoup aimée, elle se trouve dans le journal de l'héroïne : "Les livres ne parlent que de ça : de ceux qui se battent jusqu'à faire triompher leurs désirs, de ceux qui, malgré leurs efforts, ne réussissent pas à faire plier la réalité, ou de ceux qui baissent les bras sans lutter. De ces trois catégories, les seuls vraiment malheureux sont ceux qui n'essaient pas. Qui renoncent. Qui subissent."
Une Bacha Posh afghane |
Enfin, l'écriture est fine, fluide, agréable à lire elle contribue à rendre ce roman un bijou ! Quel que soit votre âge, je ne peux que vous encourager à le lire.
Voici un extrait situé dans le troisième chapitre, on peut percevoir l'amitié entre Farrukh et Sohrab ainsi que la sensibilité de la jeune fille déguisée :
"Accroupi derrière le métier à tisser, Farrukh noue les franges d'un tapis qu'il vient d'achever. La base du kilim est d'un rouge sang, que rehaussent des motifs géométriques aux teintes plus vives - orange, jaune, vert et blanc. A la vue de cette pièce délicate, Sohrab siffle, admiratif. Tentant de dissimuler le rose qui lui monte aux joues, Farrukh se penche pour rouler le tapis.
Quelques instants plus tard, les deux amis ont quitté la boutique de Malyar. Le tapis sous le bras, ils slaloment entre les Kaboulis qui s'empressent de regagner leur domicile avant le couvre-feu. Le labyrinthe du quartier commerçant n'a pas de secret pour eux, et ils progressent avec assurance dans ce dédale de poussière ocre."
Je le note, ça pourrait bien plaire à ma file.
RépondreSupprimerC'est un très beau roman, j'espère qu'il lui plaira !
SupprimerJe le note, c'est à moi que ça pourrait plaire ! ;-)
RépondreSupprimerC'est fort possible !
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