Il y a quelques années, j'ai lu Le joueur d'échec de Stefan Zweig, une œuvre magistrale. J'avais donc très envie de lire une autre œuvre de cet auteur.
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme est un roman très court, comme souvent chez Zweig, pour lequel j'ai eu un coup de cœur. L'histoire est prenante, on sait dès la lecture du titre que l'histoire entre Mme C... et l'homme qu'elle a rencontré, ou du moins que le bouleversement dans la vie de cette femme, ne va durer que vingt-quatre heures, les événements s'enchaînent donc très rapidement et j'avais envie de savoir comment allait évoluer leur relation. A la fin de ce roman, on comprend, à l'instar du narrateur, qu'en quelques heures, une vie peut être chamboulée et que Madame Henriette a sans doute vécu une passion foudroyante. J'ai beaucoup aimé le personnage de Madame C..., intelligente, fougueuse et passionnée. Je ne vais évidemment pas révéler la fin mais je vais juste préciser que j'ai été très émue par la chute.
Il n'y a pas que l'histoire qui m'a plu : j'ai aussi été conquise par l'élégance de l'écriture de Stefan Zweig (et du très beau travail de traduction qui a été fait - contrairement au livre de mon billet précédent...). L'écriture est fluide, élégante, on entend parler la très distinguée Madame C..., son langage est riche, élaboré mais en même temps parfaitement compréhensible par tous, cela est un pur plaisir pour nous, lecteurs.
Dans l'édition du livre de poche, le roman est suivi d'une présentation de la vie et de l'œuvre de l'auteur par Isabelle Hausser. Ainsi, on apprend par exemple que Zweig doutait de la légitimité de sa réussite littéraire.
J'ai maintenant très envie de poursuivre ma découverte de cet auteur avec par exemple Lettre d'une inconnue ou la biographie de Marie-Antoinette qui me permettrait de découvrir une autre facette de cet auteur talentueux. A suivre ...
Voici un extrait du roman. Madame C... vient de débuter son récit :
"La seconde année de mon veuvage, c'est-à-dire dans la quarante-deuxième année de ma vie, au cours de cette fuite inavouée devant l'existence désormais sans intérêt pour moi, et pour essayer de tuer le temps, je m'étais rendue, au mois de mars, à Monte-Carlo. A parler sincèrement, c'était pas ennui, pour échapper à ce vide torturant l'âme qui met en nous comme une nausée et qui voudrait tout au moins trouver une diversion dans de petits excitants extérieurs. Moins ma sensibilité était vive en elle-même, plus je ressentais le besoin de me jeter là où le tourbillon de la vie est le plus rapide : quelqu'un qui n'éprouve plus rien ne vit plus que par les nerfs, à travers l'agitation passionnée des autres, comme au théâtre ou dans la musique.
C'est pourquoi j'allais souvent au Casino."
Mon préféré reste toutefois "Le joueur d'échec".
RépondreSupprimerMême chose pour moi !
SupprimerUn de mes auteurs préférés! La bio de Marie-Antoinette est a recommander, d'ailleurs elle est très connue, et excellente, comme celle de Balzac! Sinon, on peut acheter pour Zweig ses oeuvres dans les Classiques modernes de la Pochothèque... Très belle collection où l'on peut également découvrir d'autres maîtres de la littérature: Thomas Mann, Hermann Hesse, Knut Hamsun...
RépondreSupprimerComme toujours, j'apprends plein de choses avec toi !
SupprimerJe vais suivre tes conseils avisés !
Si tu aimes cet auteur, je te suggère "Les derniers jours de Stefan Zweig - Laurent Seksik"(je l'avais lu pour le prix ELLE 2011). On découvre une autre facette de l'auteur, ses choix qui, si on avait vécu la même chose on aurait compris, sinon un peu révoltants.
RépondreSupprimerMerci pour ce conseil ! Ce livre m'intrigue, je le note !
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