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lundi 30 août 2010

Swap frissons en noir et blanc

Canel organise un swap : "Frissons en noir et blanc" autour du thème du polar et des couleurs noir et blanc. Je trouve l'idée très chouette car il y a de quoi faire de chouettes colis ! Les inscriptions et les règles sont ici.

Je ne participe pas alors que j'en meurs d'envie car j'ai trop de choses à faire en ce moment (je suis en train de désencombrer mon appartement dans le but de le vendre, donc ce n'est peut-être pas le moment pour moi de me lancer dans un swap...)
En tout cas, j'ai hâte de voir les magnifiques colis que vous allez concocter si vous vous inscrivez !

dimanche 29 août 2010

Fausses compagnies - Gilles Abier


Depuis la mort de sa mère, Thibaud Saintoyant, qui va bientôt fêter ses vingt ans, vit avec son père et sa grand-mère. Le jeune homme est étudiant et travaille comme caissier dans un supermarché. Un jour, il fait la connaissance de la famille Mouron, des gens ordinaires mais la grand-mère de Thibaud, la vieille Léonie, voit cela d'un très mauvais oeil. Dans le même temps, Thibaud fait des rencontres qui ne plaisent pas non plus à la vieille dame, elle devient alors odieuse avec son petit fils. Des secrets de famille mêler aux ragots se dévoilent petit à petit jusqu'à éclater au visage du jeune homme.

J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman, je l'ai trouvé au départ plutôt plat, sans grand intérêt, mais je voulais aller plus loin car ce n'est pas le premier roman de Gilles Abier que je lis et ses autres romans sont au contraire pleins de reliefs et de surprises. J'ai bien fait ! C'est au milieu du livre que je me suis vraiment prise à l'histoire : La vieille Léonie est odieuse, c'est une tatie Danielle en puissance, pourtant malgré toutes les horreurs qu'elle dit et fait, je ne suis pas arrivée à la détester, tout comme Thibaud ne la déteste pas...Le "qu'en-dira-t-on" est tellement important pour elle qu'elle passe à côté de ce qui compte vraiment. Le dernier chapitre est, comme souvent chez cet auteur, une remise en question de ce que le personnage principal et le lecteur ont cru jusqu'au bout, la chute est dure et les derniers mots restent énigmatiques...Finalement, j'ai beaucoup aimé ce roman, même si je l'ai trouvé un peu long à démarrer.

Il s'agit d'un premier roman, il est destiné à des lecteurs adultes, l'auteur a ensuite beaucoup écrit pour la jeunesse avec Le complot des platanes, La piscine était vide etc.

Un extrait :

"Avant l'arrivée de ma grand-mère et de sa Cohorte - c'était le nom que j'avais donné à sa horde d'amie - j'associais la vieillesse à une cure de bons sentiments, de tendres paroles loin des fourberies du monde des actifs. Mais pas du tout. C'est pire ! Qu'est-ce qu'elles peuvent articuler comme méchanceté, tout en évitant la formule cruelle. C'est ce qu'elles insinuent qui surprend en perfidie : un raffinement sournois qui blesse plus qu'il ne tue. Et si c'était le seul présent d'un temps déballé : la malveillance sans venin, l'hostilité sans l'émotion, la parole qui ne s'attarde jamais et qui enchaîne insensible sur la prochaine cible ?"

vendredi 27 août 2010

La citation du jeudi

Voici la citation du jeudi de cette semaine. Je vais rester dans le même thème que la semaine dernière : la mère, avec un extrait d'Albert Cohen, Le livre de ma mère :
"Maman de mon enfance, auprès de qui je me sentais au chaud, ses tisanes, jamais plus. Jamais plus, son odorante armoire aux piles de linge à la verveine et aux familiales dentelles rassurantes, sa belle armoire de cerisier que j'ouvrais les jeudis et qui était mon royaume enfantin, une vallée de calme merveille, sombre et fuitée de confiture, aussi réconfortante que l'ombre de la table du salon sous laquelle je me croyais un chef arabe. [...] Maman, qui fus vivante et qui tant m'encourageas, donneuse de force, qui sus m'encourager aveuglément, avec d'absurdes raisons qui me rassuraient, Maman, de là-haut, vois-tu ton petit garçon obéissant de dix ans ?"

mardi 24 août 2010

La promesse de l'aube - Romain Gary

La promesse de l'aube est l'autobiographie de Romain Gary publiée en 1960 à travers ses relations avec sa mère. Il a vécu en Russie et sa mère l'a élevé seule. Elle croyait beaucoup en lui, elle était persuadée qu'il deviendrait secrétaire d'ambassade (encore mieux que président de la république pour elle) ou grand danseur ou grand musicien ou...grand écrivain !

De nombreux passages m'ont émue ou fait sourire, la mère de Romain Gary est très attachante, l'amour exclusif qu'elle porte à son fils et la confiance qu'elle lui porte sont émouvants. Je me suis beaucoup attachée à ce personnage dont la vie n'a pas été facile mais qui faisait tout pour que son fils soit heureux et devienne quelqu'un. Je ne raconterai pas la fin mais je dirai seulement qu'elle est si belle que j'en ai eu les larmes aux yeux.
Cela faisait quelques temps que je n'avais pas lu de classique et cela m'a fait du bien de m'y remettre : j'ai apprécié le style d'écriture de l'auteur, la poésie qui se dégage de son livre. De plus, il ne se contente pas d'être émouvant, il est aussi parfois drôle : l'ironie de l'auteur est très fine, c'est très agréable.
C'est donc un roman magnifique que je vous conseille si vous ne l'avez pas encore lu.

J'ai déjà cité un extrait (le plus beau selon moi) lors de ma dernière citation du jeudi, en voici un autre qui, lui, m'a fait sourire :

"Notre vie prenait tournure. Je me souviens même qu'un certain mois d'août ma mère partit se reposer trois jours à la montagne. Je l'accompagnais à l'autocar, un bouquet à la main. C'était la première fois que nous nous séparions, et ma mère pleurait, préssentant nos séparations futures. Le chauffeur de l'autocar, après avoir observé longueument la scène des adieux, finit par me demander, avec cet accent niçois qui va si bien avec l'émotion :
- C'est pour longteing ?

- Pour trois jours répondis-je.
Il parut très impressioné et nous contempla, ma mère et moi, avec estime. Puis il dit :
- Eh bieng, on peut dire que vous avez du sentimeng !"
Ce roman rentre dans le cadre du défi "J'aime les classiques" de Marie L.

lundi 23 août 2010

Il y avait un garçon de mon âge juste en dessous de chez nous - Tania Sollogoub

Jacques est très triste depuis le départ de son ami Anton en Russie. Anton était l'ami dont tout le monde rêve, celui avec lequel on construit des cabanes, celui dont personne ne se moque, celui qui nous raconte des histoires incroyables...C'est pour cela que le jour où Anton s'en va si loin, Jacques ne s'en remet pas. Les adultes ne le comprennent pas, ils lui disent qu'il trouvera d'autres amis mais ce n'est pas vrai...Les parents de Jacques s'inquiètent de plus en plus, ils voient bien que leur fils se sent mal, alors, pour son anniversaire, ils décident de lui offrir un cadeau incroyable : un voyage en Russie pour retrouver son ami !

Ce roman, avec ce titre si long, est une belle histoire d'amitité entre deux adolescents. L'histoire est prenante et je pense qu'elle plairait aux 10-13 ans, elle leur montrera qu'il faut croire en ses rêves, même s'ils paraissent fous, il suffit de prendre confiance en soi. Cette histoire les fera aussi voyager dans une culture bien différente de la nôtre et très belle : ils sauront qui est Baba Yaga, assisteront à une fête, rencontreront des personnages hauts en couleurs. La seule chose que j'ai trouvée étrange, c'est l'obsession pour les seins à la fin du roman. On comprend bien que Jacques tombe amoureux et qu'il commence tout juste à s'éveiller en amour mais une simple allusion ou un court paragraphe aurait suffi. Toutefois, c'est ma seule déception dans ce roman.
J'ai eu l'occasion de rencontrer Tania Sollogoub, c'est une personne très dynamique, très drôle. Elle est professeur de finances dans le supérieur à Paris.

Un extrait :

"Tout était étrange dans ce pays. Ca vous prenait tout de suite à la gorge, cette impression tenace d'être ailleurs. Pourtant, les gens avaient deux bras, deux yeux, deux jambes, et les maisons étaient faites de quatre murs, et les mots ou les couleurs de la vie étaient à peu près les mêmes. C'était une autre chose. Comment dire ? Rien n'allait dans le même sens. Rien n'avait le même goût. Et la vie n'avait sans doute pas le même but. Je le compris peu à peu, comme ces héros de science-fiction qui découvrent lentement qu'ils ne sont plus sur la même planète. C'était aux détails qu'on s'en rendait compte, ou bien encore à quelque chose d'étrange, un relief inhabituel dans le regard des gens."

vendredi 20 août 2010

Histoires de l'esclavage racontées à Marianne- Alain Foix


Nous sommes samedi à l'Assemblé Nationale, c'est le jour du parlement des enfants. Marianne, jeune députée de Franche-Comté monte à la tribune mais personne ne l'écoute, pire encore, quand elle tente de demander le silence, ses camarades se moquent d'elle. Elle sort alors en larmes. Ne sachant où aller, elle erre dans les couloirs et entre dans une salle pleine de statues. Ces statues ne sont pas ordinaires, grâce à elles et aux fantômes, la jeune Marianne va découvrir l'esclavage atlantique, le combat de Toussaint Louverture et Victor Schoelcher pour la liberté.

Ce petit livre destiné aux enfants (je dirais à partir de 9 ans car certaines notions sont complexes) est très agréable à lire et émouvant. Les illustration de Benjamin Bachelier sont belles. De plus, le livre est accompagné d'un CD qui, non seulement raconte l'histoire, mais en plus comporte des chants traditionnels haïtiens, créoles, vaudou et africains, c'est superbe. Je trouve que ce joli conte permet d'expliquer une partie douloureuse de l'Histoire aux enfants en douceur mais en même temps sans sensiblerie ni hypocrisie. J'ai appris beaucoup de choses sur cette période, par exemple, je ne connaissais ni Toussaint Louverture ni Victor Hugues. A la fin de l'ouvrage se trouve un repère chronologique avec des explications précises de chaque événement. Je garde ce livre précieusement et je le proposerai à ma fille dans quelques années.

Un extrait :

"Un buste s'avance alors en souriant :
- Bonjour, petite fille, viens, approche-toi. C'est vrai que je ne suis pas très joli, mais regarde bien : tu vois toute la lumière qu'il y a dans mes yeux ? Si tu n'as pas peur, je vais user de mon pouvoir pour te transporter dans ma mémoire. Fixe-moi bien et laisse-toi emporter. Je vais t'emmener à Saint-Domingue, là où tout a commencé...je veux dire là où tout a commencé à se terminer, grâce à moi, et à beaucoup d'autres.

Marianne est littéralement hypnotisée par le regard de Toussaint Louverture. Un flot de lumière semble sortir de ses yeux. Un flot qui l'emporte dans un tourbillon. Elle s'envole sans résister."
La suite des aventures de Marianne est parue en 2009 : Marianne et le mystère de l'Assemblée nationale. Cette fois-ci, Marianne a grandi et va rencontrer les esprit de Victor Hugo, Lamartine, Césaire ...


Alain Foix est écrivain, dramaturge, directeur artistique, réalisateur et philosophe. Voici son site internet, "Scènes de vie" dans lequel on peut retrouver son actualité mais aussi ses reflexions sur divers sujets. Je n'ai pas tout lu, c'est très dense, mais j'ai beaucoup aimé son article sur le football qu'il compare avec l'athlétisme, si cela vous tente, lisez-le dans la partie "archives 2010" mais je préfère vous prévenir : cet article peut déranger...

jeudi 19 août 2010

La citation du jeudi

Chiffonnette a eu l'idée d'attribuer au jeudi un rituel, celui de la citation. Alors voilà, comme beaucoup de bloggeurs, je m'y mets. Dans chaque chronique, vous l'avez sans doute remarqué ici ou sur mon ancien blog, j'aime citer des extraits (dans mon ancien blog, je ne citais que les premières lignes, mais ici, je me suis enlevé cette contrainte). Le jeudi sera donc une occasion supplémentaire pour citer une phrase, un paragraphe (une page pourquoi pas ?) que j'aime. Merci Chiffonnette pour cette jolie idée.
Cette semaine, je vais citer Romain Gary dans La promesse de l'aube, superbe roman que j'ai commencé aujourd'hui et dont je rédigerai une chronique prochainement :

"Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie nous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours."

Ce paragraphe est pour moi bouleversant, je suis à la fois fille et maman et il fait résonner en moi quelque chose que je ne saurais définir.


lundi 16 août 2010

Malavita encore - Tonino Benacquista

Il y a quelques temps, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Malavita et j'avais très envie de lire la suite : Malavita encore. C'est aujourd'hui chose faite.

Dans ce roman, nous retrouvons la famille Blake, mafieux repentis. Le père écrit toujours mais ce n'est pas chose évidente, il décide donc de lire un classique, Moby Dick de Melville, mais il peine à dépasser la première ligne. De son côté, sa femme souhaite prendre plus d'indépendance, elle décide donc de mettre à profit son talent : les lasagnes d'aubergines au parmesan, mais la concurrence de la pizzeria d'en face lui mène la vie dure. Belle tombe amoureuse, de même que Warren qui arrive à l'âge de prendre une orientation professionnelle...

J'ai pris du plaisir à retrouver les personnages désopilants de Malavita, j'ai beaucoup ri lorsque l'ancien gangster essaye de lire et passe beaucoup de temps sur la première phrase de Moby Dick : "Je m'appelle Ismaël", j'ai aussi adoré le passage où la petite amie de Warren souhaite rencontrer la famille de son fiancé. Il y a plusieurs passages qui m'ont fait rire ou sourire mais j'ai préféré de loin le premier opus. Il arrive que l'on se lasse des personnages, ce n'était pas mon cas, bien au contraire, mais j'ai trouvé les situations cocasses moins nombreuses : alors que dans Malavita, elles s'enchainent à un rythme soutenu, ici, elles sont plus espacées, j'ai moins ri.
J'ai donc été globalement déçu, même si j'ai apprécié certains passages.

Un extrait : (Warren annonce à ses parents ses projets)
" - Je veux devenir menuisier.

- ... ?
- Menuisier ? répéta Fred pour chercher un sens au mot. Tu veux fabriquer des armoires ?
- Non, ça c'est l'ébénisterie. Moi je veux travailler le bois pour aménager des espaces.
Fred et Maggie se regardèrent en pensant très exactement la même chose : quelle faute avons-nous commise pour en arriver là ?"

vendredi 13 août 2010

Le livre des morts - Glenn Cooper

Will Piper, ancien profileur d’élite proche de la retraite est affecté sur une enquête qui fait couler beaucoup d’encre aux Etats-Unis : un serial killeur, surnommé « le tueur de l’Apocalypse » tue ses victimes par des modes opératoires à chaque fois différents. Le seul point commun est qu’elles ont toutes reçu une carte postale de Las Vegas leur indiquant le jour de leur mort. L’enquête prend une tournure politique et l’on comprend très rapidement qu’il y a un lien entre ces meurtres et la zone 51.


Il s’agit du premier roman de Glenn Cooper et je dois dire que cet auteur a beaucoup de talent. La construction du roman est complexe : dans chaque chapitre, nous changeons de lieu et d’époque, ce qui est plutôt déstabilisant au départ. A de plusieurs reprises, je me suis demandé où l’auteur m’emmenait, en particulier lorsqu’il a débuté l’histoire sur l’île de Wight en 777, mais à la fin du chapitre (pas avant !) le mystère s’éclaircit et les liens entre les différentes époques et événements se tissent jusqu’à la révélation finale qui n’arrive qu’en dernière page ! De plus, ce roman croise les genres puisqu’il mêle thriller, politique et ésotérisme…je n’en dirai pas plus…C’est un livre bien écrit, particulièrement bien construit et palpitant, je ne peux que vous le conseiller !
Le second roman de Glenn Cooper, Le Livre des âmes paraîtra en 2011, je le lirai, c'est sûr, mais les titres se ressemblant énormément, j'espère que l'auteur saura se renouveler.

Un extrait :



« Les faits, il fallait bien l’admettre, étaient vraiment fascinants. [Will] en connaissait déjà les grandes lignes grâce aux médias. Tout le monde était au courant. On ne parlait que de ça dans la presse. Et bien sûr, le surnom de l’agresseur, le « tueur de l’Apocalypse », avait été inventé par un journaliste. C’est au Post qu’était revenu cet honneur. Son rival en matière criminelle, le Daily News, avait résisté pendant quelques jours essayant de contrer cette trouvaille par la sienne, « Les Cartes postales de la mort », mais très vite, il avait renoncé, et à présent sa une n’en n’avait plus que pour le tueur de l’Apocalypse. »

D'autres bloggeuses en parlent :
Neph, Pimprenelle,  Leiloona

Bonjour

Après une période l'absence, voici mon nouveau blog consacré, comme l'ancien (Mes petites notes de lecture), à mes lectures. Je vous souhaite une bonne visite !