Ce roman jeunesse raconte l'histoire d'une famille d'origine sénégalaise. Ernestine est en 6e, sa classe présente à un concours une représentation de L'Ecole des Femmes de Molière, et sa grande sœur Awa est en 1eS et s'apprête à passer son épreuve de français au baccalauréat. L'été approche et les parents préparent une très mauvaise surprise pour Awa : ils ont prévu de l'emmener au Sénégal pour la marier. Evidemment, la jeune fille a construit toute sa vie ici, en France, elle a des amis, des projets et ne se voit pas mariée à 16 ans, qui plus est avec un homme qu'elle ne connait pas et donc qu'elle n'aime pas.Tante Dado décide de s'en mêler, aidée de la petite Ernestine et même du professeur de français, Marcel Mérindol, mais convaincre Khalidou, le père, ne sera pas simple car l'honneur de la famille est en jeu.
Ce roman, qui fait partie de la sélection pour le prix littéraire des collégiens de Haute-Savoie est assez plaisant, l'histoire est bien construite et prenante, j'avais envie de savoir comment Awa allais s'en sortir. De plus, j'avoue que c'est la première fois que je lis un roman dont le personnage porte le même prénom que moi ! C'était un peu bizarre au départ mais je m'y suis faite ! Chose un peu stupide, j'étais curieuse de savoir si cette Awa allait me ressembler ou pas, mais la psychologie des personnages étant assez simple, je ne m'y suis pas particulièrement retrouvée.
Un des thèmes abordés est évidemment la condition féminine, ce rappel avec L'Ecole des femmes jouée par Ernestine est judicieux. Le deuxième thème qui me paraît important est l'identité : Awa est née et vit en France mais ses origines sont ailleurs, où et comment se positionner ?
Je pense que ce roman pourrait être proposé à des adolescents qui ont quelques difficultés de lecture car il est simple, agréable à lire et l'intrigue ne présente pas de complexité particulière. En revanche, j'émettrais deux réserves. La première est très concrète : comme les protagonistes sont d'origine sénégalaise, on rencontre de nombreux mots dialectaux, or, l'édition ne présente ni notes ni glossaire, ce qui est très embêtant ! comment savoir ce qu'est le "Fouta" ou un "thiéboudienne" ? Il faut donc avoir internet à portée de main lors de la lecture, ce qui n'est pas très agréable. Les élèves se découragent parfois vite, pour éviter les "pff...c'est nul, y'a plein de mot qu'on comprend pas !", je serai obligée de palier à ce manque et de préparer moi-même un glossaire. Ma deuxième réserve porte sur l'histoire en elle-même, les clichés sur la famille africaine m'ont parfois agacée : le père qui parle à peine français, la mère avec son bébé toujours accroché à elle etc. rien de très moderne dans cette famille... Heureusement, Malick, le "futur mari", est ultra-branché et vient contrebalancer ces clichés.
Voici un extrait du "prélude" :
"Il était un peu plus de cinq heures quand Agathe et Awa arrivèrent devant les grilles fermées du Panthéon. La nuit s'éclaircissait. Awa s'assit sur le trottoir et déplia ses jambes longilignes. Dans son dos, les majuscules dorées du frontispice proclamaient :
"AUX GRANDS HOMMES :
LA PATRIE RECONNAISSANTE"
- Tu penses à ce que je pense ? gloussa Agathe en se laissant tomber à côté d'elle.
La rue Soufflot déserte faisait comme un toboggan vers le Luxembourg, pile dans l'axe du lever du soleil.
- Carrément. Je regarde la bibliothèque Sainte-Geneviève et je me dis : plus qu'un an et demi, et on y sera. On sera étudiantes, on aura notre carte, un numéro de place avec un sous-main en cuir dans la salle à l'étage. J'ai vu des photos, c'est énorme. Derrière, c'est la Sorbonne. Et juste là-bas, tu vois, à côté de l'église ? C'est le lycée Henri-IV. C'est H4."
mercredi 26 juin 2013
Le coeur n'est pas un genou que l'on peut plier - Sabine Panet et Pauline Penot
6 commentaires:
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Chère Awa,
RépondreSupprimerNous avions bien fait des notes expliquant tous les termes utilisés, mais notre éditrice les as zigouillés par souci de légèreté. Dans mon souvenir, elle trouvait que ça avait un côté Annabac... Pour le reste, nous prenons bonne note... j'ai moi-même beaucoup porté ma fille au dos quand elle était bébé, notamment pour écrire (thèse et romans jeunesse), je trouve ça très pratique et elle continue à le réclamer ! Amicalement,
Pauline Penot
Chère Pauline,
SupprimerTout d'abord, merci pour votre commentaire, c'est un grand plaisir pour moi que vous soyez passée sur mon blog !
Quel dommage que votre éditrice n'ait pas suivi votre idée pour les notes et ça n'aurait pas du tout fait annabac !
Concernant le portage, c'est vrai que ça doit être pratique !
Amicalement.
oups, je veux dire "les a zigouillés"... (mon dieu, vous êtes prof de français !)
RépondreSupprimerPas de soucis !!! ;) lol
SupprimerBonjour Awa,
RépondreSupprimerCela peut peut-être vous aider, l'Institut Français d'Allemagne a réalisé un dossier pédagogique fort complet autour de notre Cœur ! En voici le lien: http://www.institutfrancais.de/prixdeslyceens/IMG/pdf/DP_Le_coeur.pdf
Belles vacances,
Bien à vous
Sabine
Merci beaucoup pour le lien, effectivement, ce dossier est complet et très intéressant !
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