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mardi 18 juin 2013

Anibal - Anne Bragance

Edgar, que tout le monde appelle Sweetie, est un adolescent de 12 ans qui n'aime pas l'école et qui est têtu et dissipé. Il est passionné par les fleurs et passe son temps à les cultiver et les admirer. Ses parents, Lolly et Hugues, qui travaillent dans le cinéma, ne voient pas cette passion d'un bon œil, surtout Hugues pour qui Sweetie risque de se transformer en "tante", le jeune garçon, qui est le narrateur, ne comprend pas bien ce que cela veut dire. Les relation entre Sweetie et ses parents sont donc tendues. Aussi, quand ceux-ci annoncent qu'ils ont adopté un petit Péruvien, il se sent rejeté et fait un très mauvais acceuil au petit Anibal, 5 ans. Mais petit à petit, l'adolescent et le petit garçon font connaissance et des sentiments très forts naissent entre eux. Tout pourrait aller pour le mieux mais Anibal, habitué à l'altitude de son Pérou natal, ne s'accoutume pas à Saint-Jean-Cap-Ferrat et développe des problèmes respiratoires. Sweetie va alors tout faire pour le sauver...

Cette histoire d'amitié, de fraternité entre Sweetie et Anibal est très belle. L'auteure parvient à exprimer la naissance des sentiments dans le cœur d'abord hostile de l'adolescent. Certains passages sont très émouvants. Quant aux parents, ils sont détestables, surtout Hugues qui ne semble porter aucun sentiments à son propre fils et qui voudrait bien renvoyer Anibal au Péron, parce que, finalement, il est dérangeant... Lolly a une personnalité plus complexe, on sent qu'elle aime ses deux garçons mais elle est tellement soumise à Hugues et tellement accaparée par son travail qu'elle en oublie ses véritables sentiments. Malgré quelques invraisemblances, l'histoire est donc très belle.
La narration est entièrement prise en charge par Sweetie. On perçoit donc son regard naïf sur le monde, il est attendrissant. Cependant, il n'utilise que le langage familier et ceci m'a gênée dans ma lecture. Je comprends bien sûr qu'il s'agit d'un adolescent un peu rebelle et donc qu'il serait peu vraisemblable de le faire parler en langage soutenu mais la répétition à outrance des "malgré que" m'a exaspérée. J'aime lire les romans dont la langue est élégante (c'est une des choses qui m'a plus dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme), au contraire, le langage familier a tendance à me faire fuir.
Les principaux ingrédients (sensibilité, intrigue, psychologie des personnages) étaient donc réunis pour que ce roman soit un coup de cœur mais la langue a gâché mon plaisir...

Voici un extrait situé au début du roman quand Sweetie nous présente ses parents :

Lolly et Hugues -c'est mon père- travaillent dans le cinéma. J'sais pas au juste ce qu'ils font, vu que leurs tronches apparaissent jamais sur un écran. Souvent, on projette des films à la maison et quand les noms des gens défilent au début, Lolly les montre du doigt pour m'obliger à lire le sien et celui de mon père. Après, j'attends, je me dis que Hugues va se pointer et serrer la pince à Delon, ou peut-être que maman entrera dans une chambre avec Charlie Bronson et se désabillera devant lui. Toujours je suis déçu, et toujours Lolly se moque de moi. Elle me répète pour la millième fois qu'ils ne sont pas des acteurs. Quoi alors ? Elle dit : "C'est trop compliqué, tu comprendras plus tard."

4 commentaires:

  1. Des tas de romans nous montre que si...

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  2. Complètement d'accord, le niveau de langue est pour moi assez rédhibitoire...et "malgré que" ne devrait même pas apparaître dans un livre, ce n'est même pas admis dans un langage familier.

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    1. Oui, c'est vraiment dommage que l'auteure ait fait ce choix d'écriture.

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