Octave Lassalle est un ancien chirurgien du cœur à
la retraite qui décide un jour de recruter quatre personnes pour un travail
singulier : sauver sa vie. On apprend au fil du roman sa tragédie : il a perdu sa fille, Claire, alors âgée de dix-neuf ans. Il est facile de passer de la vie à la mort, mais comment passer de la mort à la vie ? Chaque personnage a ses failles, sa tragédie (par exemple, Béatrice a perdu un frère et le silence de ses parents
face à ses questions lui a donné un rapport particulier à son corps dont elle
se sert librement avec les hommes) et c'est la blessure de chacun qui va créer un élan vers la vie.
Ce roman comporte très peu de rebondissements, et
traite d’un sujet difficile et délicat, la perte d’un enfant, mais il s’en
dégage beaucoup de douceur et la confiance qui est donnée en l’homme fait du
bien dans notre époque mouvementée ! En effet, dans cette œuvre, ce n’est
pas la religion qui permettra de se transcender, mais l’Homme, la foi en l’Homme,
l’amour de l’Homme. J’ai trouvé au départ le personnage d’Octave inquiétant, je
me demandais ce qu’il avait préparé pour ses quatre « compagnons » et
un peu plus loin dans le roman, je me suis demandé si le rapport qu’il avait
instauré avec eux n’était pas malsain. Mais je me suis vite rendue compte que,
bien au contraire, le rapport qu’il crée est profondément humain, après cette
aventure, un lien indestructible est tissé entre tous. De plus, le style de l’auteur m’a touchée : il est
simple, les phrases sont courtes mais en même temps puissantes dans le sens où
elles parviennent à retranscrire avec beaucoup de finesse les sentiments des
personnages. J'ai donc eu un gros coup de coeur pour ce roman plein de sensibilité.
Voici les premières lignes de ce roman :
"Ils sont là, derrière la porte. Il ne faut pas que je rate mon entrée.
Maintenant que je les ai trouvés, tous les quatre, que je les ai rassemblés, il va falloir que je les réunisse. Réunir, ce n'est pas juste faire asseoir des gens dans la même pièce, un jour. C'est plus subtil. Il faut qu'entre eux se tisse quelque chose de fort.
Autour de moi, mais en dehors de moi;
Moi qui n'ai jamais eu don de réunir qui que ce soit, ni famille ni amis. A peine mon équipe à la clinique, parce qu'ils y mettaient du leur. Je leur en savais gré. Ce n'est pas la même affaire dans une clinique, les choses se font parce que sinon c'est la vie qui part. Ce n'est pas autour de moi qu'ils étaient réunis, c'était autour de la mort. Et ça, c'est fort.
Là, j'ai su tenir ma place."
dimanche 7 avril 2013
Profanes - Jeanne Benameur
4 commentaires:
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Encore un coup de coeur pour ce roman. J'espère qu'il croisera bientôt ma route à la BM.
RépondreSupprimerC'est un très beau roman, je pense que tu ne seras pas déçue.
SupprimerEt un coup de coeur de plus. Moi aussi j'espère le lire cette année. :-)
RépondreSupprimerJ'espère qu'il sera pour toi aussi un coup de cœur !
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