Il s'agit d'un recueil de nouvelles dont le thème est la fin de l'amour. Onze nouvelles, très différentes les unes des autres, nous présentent onze personnages qui perdent leurs illusions sur l'amour censé être éternel.
Je ne connaissais pas Brigitte Giraud malgré le grand nombre d'ouvrages qu'elle a écrit et les critiques élogieuses de la presse que je n'ai découvertes que récemment. Son style d'écriture est, tour à tour, en fonction des histoires, des effets voulus, élégante, vaporeuse, incisive ... Elle parvient à nous faire changer d'univers à chaque nouvelle bien que chacune traite du même thème.
J'ai particulièrement aimé deux nouvelles. Tout d'abord, "Tu me manques déjà", dans lequel la narratrice est une assistante sociale mariée à un "grantécrivain" qui est tellement adulé par ses lecteurs et la critique qu'il méprise la réalité banale qu'il retrouve chez lui quand il rentre de ses séances de dédicaces.
La seconde nouvelle que j'ai beaucoup aimé est "L'année de mes dix ans" : une famille part en vacances sur la Côte d'Azur, la narratrice est la fille aînée, elle a dix ans. Sa mère a des réactions étranges et un matin, elle prend son petit frère par la main et s'en va.
Dans les deux cas, j'ai aimé à la fois l'écriture et l'intrigue.
Il est vrai que les nouvelles sont pessimistes, et le titre l'indique parfaitement. Pourtant, bien que je sois d'une nature plutôt optimiste, j'ai beaucoup aimé cette lecture. et je poursuivrai ma découverte de cette auteure.
Voici le début de "Tu me manques déjà" :
"Tu dois partir samedi prochain pour une lecture à Marseille dont tu avais oublié de me parlé. J'avais repéré, depuis plusieurs semaines, que nous pourrions enfin passer deux jours ensemble. Se consacrer du temps l'un à l'autre. Peut-être quitter la ville. Nous extraire du quotidien qui semble te peser tant. J'étais attristé de savoir que le 26 octobre, jour de mon anniversaire, tu serais endéplacement. Je m'étais faite à l'idée de passer cette journée seule, puisque tu étais endéplacement. Je m'étais dit qu'on pourrait peut-être avoir un peu de temps le soir - si jamais tu ne rentrais pas au milieu de la nuit - pour un dîner au restaurant, question de mieux digérer mes quarante-deux ans."
Et le début de "L'année de mes dix ans" :
"Cela se passe sur la Côte d'Azur. C'est le mois de juillet. Il y a des vagues qui s'écrasent contre les rochers sous le chemin. Il y a ma mère qui crie tous les dix mètres, qui demande à mon père de faire attention à mon petit frère. Nous avançons les bras chargés, la glacière, le parasol, les matelas pneumatiques. Nous sommes une famille en file indienne, les uns derrière les autres, plus ou moins inquiets. Il y a les paroles de ma mère, son agacement, le silence de mon père et le chant des cigales, lourd et pénétrant."
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