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jeudi 29 août 2013

Nouvelles contemporaines, regards sur le monde - Delphine De Vigan, Timothée de Fombelle et Caroline Vermalle


 
Comme son titre l'indique, ce livre est un recueil de nouvelles contemporaines ayant pour thème notre monde actuel. Il est composé de dix nouvelles : une de Delphine de Vigan, sept de Timothée de Fombelle et deux de Caroline Vermalle.

Ces textes sont agréables et faciles à lire, certaines nouvelles sont très courtes (environ 3 pages) ce qui rend la lecture du recueil très rapide. Toutes mettent en scène des personnages auxquels le lecteur peut s'identifier, on est bien ancré dans le réel avec ces textes.
J'ai beaucoup aimé la nouvelle intitulée Il travaille, de Timothée Fombelle, elle est très courte et raconte un fait divers réel qui s'est produit en janvier 2008 à Bourgoin-Jallieu (et qui se produit malheureusement régulièrement un peu partout en France) : Serge a enfin trouvé du travail, ce qui réjouit sa femme, mais en réalité, c'est un mensonge, il passe ses journées dans sa voiture...

Une lecture plaisante donc, mais sans plus car j'aime les nouvelles à chute et ce recueil n'en contient que très peu, je suis donc restée sur la faim pour de très nombreux textes...

Voici un extrait de la nouvelle Il travaille de Timothée Fombelle :

"- On dirait toujours que tu pars en voyage...
Elle le regarde qui se tient debout avec son sac dans le couloir de l'entrée. Ils sourient. Dans le salon, la télé est allumée. On entend la météo. Il embrasse sa compagne sur la joue.
- Si tu as ton fils au téléphone, dit-il, tu le remercieras pour la voiture.
- Ca ne le dérange pas. Il est content pour toi.
Depuis trois semaine, tout le monde est content pour lui. Il a trouvé ce travail. C'est bien. Tant pis s'il bosse la nuit, trois fois par semaine, même le samedi soir. Il en avait besoin. Et elle s'avoue secrètement qu'elle en avait aussi besoin. Elle le regarde différemment depuis le moment où il a commencé. Et quand il y a quelques jours on les a invités à dîner ce samedi de janvier, quelle joie pour elle de s'entendre répondre "Ah, je suis désolée, samedi soir, Serge travaille." Dans le regard de l'amie qui les invitait, et faisait semblant de le plaindre ("le pauvre Serge, vraiment, qui travaille le samedi soir"), on sentait beaucoup de respect et même une pointe d'admiration. Il travaille. Ca sonne comme une parole rassurante."

mercredi 28 août 2013

Une fois encore - Emily Gravett

L'album que ma Choupette et moi vous présentons aujourd'hui est anglais, il s'intitule Une fois encore ! et est remarquable par son originalité.

Il s'agit de l'histoire d'un petit dragon qui ne veut pas dormir et qui, comme souvent, demande à la maman de lui lire "une fois encore" son histoire préférée. La mère qui (comme souvent aussi...) tombe de sommeil, cède à son fiston et lui lit son histoire au total quatre fois, et pour notre plus grand plaisir, nous lisons avec elle cette histoire : la première fois, elle lui lit l'histoire normalement, la deuxième et la troisième fois, elle l'abrège (que celle qui ne l'a jamais fait se manifeste !) et la quatrième fois, elle s'endort sur le livre ce qui donne "Cédric le dragon n'est plus rouge. Cédric ... le dragon ... endormi ... dans ... son ... lit ... zzz zzzzzz zzzzzz zzzzzz"



Evidemment, le petit dragon proteste : "Encore, encore encore !!!!", mais rien à faire, sa pauvre mère ne se réveille pas... du coup, comme, ne l'oublions pas, il s'agit d'un dragon, il crache du feu de colère ce qui a pour conséquence ... de brûler le livre de votre enfant !!!! Voyez plutôt :

 
C'est donc un très bel album que je ne peux que vous conseiller tant il est original et amusant. De plus, comme vous l'avez sans doute constaté, les illustrations sont magnifiques.

12ème lecture du Challenge "Je lis aussi des album" de Hérisson

samedi 24 août 2013

Contes sur eux pour grandir - Stéphanie Ledu

Conte sur eux pour grandir est un album des éditions "Le vengeur masqué" qui regroupe neuf contes classiques : Blanche-Neige, Boucle d'or et les 3 ours, Cendrillon, Le Petit Chaperon rouge, Le Chat botté, Le Garçon qui criait au loup, Le Petit Poucet, La Princesse au petit pois et Le Vilain Petit Canard.

Les contes sont réécris par Stéphanie Ledu dans un langage clair et accessible aux enfants. J'ai beaucoup apprécié le fait qu'elle ait utilisé les versions littéraires des contes (c'est-à-dire les textes de Grimm, Perrault, Andersen ou même Esope) et pas les versions de Walt Disney que nous connaissons tous (attention, je n'ai absolument rien contre Walt Disney, bien au contraire, mais je pense que d'un point de vue culturel, il est bon de connaitre les "vraies" versions avant celles de la télévision). Saviez-vous par exemple que dans la version de Grimm, la belle-mère de Blanche Neige se présente au total trois fois devant la jeune fille pour la tuer ? La première fois elle est déguisée en marchande et l'étouffe avec un lacet, la deuxième fois elle cherche à lui vendre un peigne empoisonné et la troisième fois est l'épisode de la pomme que nous connaissons tous.
J'ai aussi beaucoup apprécié la note de l'éditeur qui explique aux parents l'importance des contes et qui fait référence à B. Bettelheim (Psychanalyse des contes de fée, un livre passionnant !). De même, on trouvera aussi à la fin de l'album une petite présentation des auteurs que l'on peut lire aux plus grands, elles sont courtes et très abordables pour les enfants.
Les illustrations sont belles et amusantes, le style varie tout au long de l'album car cinq illustrateurs se sont partagé le travail, notez la touche d'humour dans la liste : Géraldine Cosneau, Amélie Falière, Laure du Faÿ, Colonel Moutarde et Marion Piffaretti.
Le conte préféré de ma Choupette est La Princesse au petit pois, il faut dire qu'en ce moment, elle adore tout ce qui a un rapport avec les princesses !
L'éditeur conseille ce livre à partir de 3 ans, je pense que c'est peut-être un peu jeune car certains contes, comme Le Petit Poucet ou Blanche-Neige peuvent créer des peurs trop importantes. 4 ans me semble le minimum. Ma choupette a 4 ans et demi et je ne pense pas qu'elle aurait apprécié ces histoires à 3 ans.


 
 
 
11ème lecture pour le challenge "Je lis aussi des album" de Hérisson

vendredi 23 août 2013

No et moi - Delphine de Vigan

Lou Bertignac a 13 ans, elle est au lycée, c'est une jeune fille surdouée. Un jour, son professeur, le terrible M. Marin lui demande le sujet de son prochain exposé : elle choisit de parler des femmes SDF. C'est ainsi qu'elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu'elle. Elles deviennent amie et Lou décide de la sauver.

J'ai découvert Delphine de Vigan avec Rien ne s'oppose à la nuit que j'ai adoré, j'avais donc très envie de lire autre chose d'elle. Eh bien je n'ai pas été déçue, No et moi est un très beau roman.
Tout d'abord, les personnages ont tous une personnalité intéressante et subtile. No a un vécu difficile, son enfance est terrible mais l'auteure ne la décrit pas d'une manière manichéenne, ce personnage a ses qualités et ses défauts. De même, Lou est une jeune fille surdouée mais on ne tombe jamais dans le cliché, elle est aussi idéaliste (son professeur dira "utopiste") et j'ai eu envie de rêver avec elle d'un monde meilleur. Les relations entre Lou et sa mère sont complexes, cette dernière a perdu un bébé quand Lou était petite fille et ne s'en est pas remise. Même si la situation est différente de celle que l'on rencontre dans Rien ne s'oppose à la nuit, on peut constater que les relations mère-fille sont chères à l'auteure. Ici, elles sont complexe car la mère de Lou est tombée dans une grave dépression et la jeune fille, fatalement, se sent mal aimée par sa mère car celle-ci ne pense qu'à l'enfant décédé.
L'écriture de Delphine de Vigan est fluide et très agréable à lire. Lou est la narratrice, ce qui nous permet de partager ses joies et ses déceptions. Bien que ce soit une adolescente qui raconte, l'écriture est élégante et peu familière, c'est une chose que j'ai beaucoup apprécié car je déteste l'utilisation à outrance du langage familier en littérature (et même de manière générale...)
Il s'agit donc du deuxième livre que je lis de cette auteure et c'est encore un coup de cœur pour moi.

Voici un extrait situé au début du roman, Lou vient de faire la connaissance de No :

"Depuis toute la vie je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de l'image, de la conversation, en décalage, comme si j'étais seule à entendre les bruits ou des paroles que les autres ne perçoivent pas, et sourde aux mots qu'ils semblent entendre, comme si j'étais hors du cadre, de l'autre côté d'une vitrine immense et invisible.
Pourtant, hier, j'étais là, avec elle, on aurait pu j'en suis sûre dessiner un cercle autour de nous, un cercle dont je n'étais pas exclue, un cercle qui nous enveloppait, et qui, pour quelques minutes, nous protégeait du monde."

Ce roman a fait l'objet d'une adaptation au cinéma par Zabou Breitman, je ne l'ai pas encore vue mais j'ai tellement aimé le livre que je suis maintenant tentée de voir si le film est à la hauteur... En tout cas, la bande annonce est alléchante...




mercredi 21 août 2013

Elle 2014, l'aventure commence !


Alors que ce blog était en vacances, j'ai reçu mon premier colis pour le Grand Prix des Lectrices de Elle 2014, quel joie ce fut pour moi ! J'étais comme une petite fille un matin de Noël quand j'ai ouvert ma boite aux lettres ! Je fais partie du jury de novembre, j'ai donc reçu fin juillet 7 livres (3 romans, 2 policiers et 2 documents) à commenter pour fin septembre. Vous pourrez lire mes commentaires sur ce blog à partir du 23 septembre pour une semaine consacrée exclusivement à cette sélection de novembre, coup d'envoi avec Absences un thriller très original...
J'espère vous retrouver à ce moment-là (et avant bien sûr !) pour partager avec vous mes coups de cœur et mes déceptions concernant cette sélection.





mardi 20 août 2013

Le Club des Incorrigibles Optimistes - Jean-Michel Guenassia

Ce roman nous plonge au début des années 60. Michel Marini est un adolescent qui aime la lecture et la photographie. Un jour, dans un bar, "Le Balto", il découvre, derrière les joueurs de baby-foot, une petite pièce dans laquelle se retrouvent des joueurs d'échec, tous rescapés des pays de l'Est. Le jeune garçon fait leur connaissance et le roman raconte l'histoire de ces hommes, ces "incorrigibles optimistes". Deux grands écrivains fréquentent aussi ce club, il s'agit de Sartre et de Kessel.

J'avais hâte de lire ce roman car le titre est très alléchant, il annonce beaucoup de légèreté et promet de beaux moments de lecture. Il était dans ma PAL depuis quelques temps quand Val a proposé sur son blog une lecture commune, c'est donc ainsi que je me suis lancée dans cette lecture. Ce roman est très riche car il y a plusieurs histoires enchâssées. De plus, les personnages sont attachants et intéressants. Concernant l'écriture, elle est fluide, agréable à lire et élégante.

Pourtant... malgré ces qualités que l'on ne peut que reconnaitre, je me suis ennuyée à mourir. Je suis restée totalement hermétique à l'ambiance de ce roman qui plait tant à la blogosphère. J'ai du mal à comprendre ce qui m'a ennuyée car, comme je l'ai expliqué précédemment, ce roman avait tout pour me plaire. Peut-être n'ai-je pas aimé parce que l'époque à laquelle se déroule l'histoire (les années 60, la guerre d'Algérie, le communisme...) ne m'attire guère. Je ne sais pas trop... habituellement, j'aime me laisser emporter par les récits de vies, mais ici, la magie n'a pas opéré. J'ai donc abandonné ma lecture au bout de 200 pages environ.
Je ne veux surtout pas décourager les lecteurs car ce roman remporte un vif succès, et pas seulement dans la blogosphère : il a obtenu le prix Goncourt des lycéens 2009 ainsi que le prix  des Lecteurs du livre de poche 2012. Alors foncez, lisez-le et, si le cœur vous en dit, revenez ici me dire ce que vous en avez pensé.

Val a un avis mitigé, elle a trouvé cette lecture agréable même si son intérêt s'est étiolé au fil des pages.
Sylire a beaucoup aimé.
Fersenette a été littéralement conquise.


Voici les premières lignes du roman :

"Aujourd'hui, on enterre un écrivain. Comme une dernière manifestation. Une foule inattendue, silencieuse, respectueuse et anarchique bloque les rues et les boulevard autour du cimetière Montparnasse. Combien sont-ils ? Trente-mille ? Cinquante-mille ? Moins ? Plus ? On a beau dire, c'est important d'avoir du monde à son enterrement. Si on lui avait dit qu'il y aurait une telle cohue, il ne l'aurait pas cru. Ca l'aurait fait rire. Cette question ne devait pas beaucoup le préoccuper. Il s'attendait à être enterré à la sauvette avec douze fidèles, pas avec les honneurs d'un Hugo ou d'un Tolstoï. Jamais dans ce demi-siècle, on n'avait vu autant de monde pour accompagner un intellectuel. A croire qu'il était indispensable ou faisait l'unanimité. Pourquoi sont-ils là, eux ? Pour ce qu'ils connaissent de lui, ils n'auraient pas dû venir. Quelle absurdité de rendre hommage à un homme qui s'est trompé sur tout ou presque, fourvoyé avec constance et a mis son talent à défendre l'indéfendable avec conviction. Ils auraient mieux fait d'aller aux obsèques de ceux qui avaient raison, qu'il avait méprisés et descendus en flammes. Pour eux, personne ne s'est déplacé."