Ce roman, publié en 1991, est celui qui a fait connaître Bernard Werber. La genèse de ce roman est en elle-même très intéressante : l'auteur débuta ce premier roman immédiatement après l'obtention de son baccalauréat, il consacra au moins quatre heures par jour à l'écriture. Quelques années plus tard, il entreprit des études de journalisme et rédigea la première version des Fourmis. Lauréat du prix du meilleur jeune reporter de la Fondation News, il obtint une bourse d'étude en 1983, ce qui lui permit d'effectuer un reportage en Côte d'Ivoire sur les fourmis magnans dont il est question dans son roman. Il installa même une fourmilière dans son appartement afin d'étudier le comportement des insectes. Il rencontra l'éditeur Albin Michel en 1990 et celui-ci l'invita à retravailler son manuscrit. En mars 1991, la version finale du roman parait aux éditions Albin Michel après douze ans de travail.
Une histoire de fourmis ? Mais que peut bien nous raconter l'auteur ?
Jonathan hérite de la maison de son oncle, Edmond Wells, un éminent biologiste et entomologiste. Il s'installe avec sa famille. Tout pourrait aller pour le mieux mais deux mystères viennent occuper les esprits des nouveaux habitants : pourquoi l'oncle Edmond leur a-t-il interdit de descendre dans la cave ? et quelle est la résolution de l'énigme suivante : "comment réaliser quatre triangles équilatéraux avec six allumettes ?"
Parallèlement à cette histoire, nous faisons connaissance avec des personnages peu communs : des fourmis. L'une d'entre elle propose à la 327e mâle de partir en chasse mais l'expédition ne se déroule pas comme prévu : de nombreuses fourmis meurent foudroyées mais pas la 327e mâle qui doit alors avertir les autres du danger.
Ce roman est extrêmement original à plusieurs titres : tout d'abord, évidemment, les personnages sont hors du commun, j'ai déjà lu des romans ayant pour héros des souris ou des chats, mais jamais d'insectes. De plus, l'auteur a accompli un travail d'observation et de documentation titanesque et cela se voit, on apprend un tas de choses sur les fourmis, leur vie, leur société... Enfin, le texte est parsemé de réflexions sur l'Homme, la vie, les relations humaines, j'ai bien aimé par exemple celle-ci : "Il n'y a pas de meilleure technique de combat que celle qui consiste à attendre que ton adversaire se détruise tout seul." ... à méditer ...
Je dois toutefois avouer que, même si je reconnais que ce roman est novateur et qu'il est bourré de qualités, la magie n'a pas opéré, je me suis ennuyée et c'est la seconde fois avec Bernard Werber ces derniers temps (La Troisième humanité m'avait aussi déçue). La raison ne vient pas du thème mais simplement du fait que les remarques scientifiques ainsi que les descriptions de combats ne sont pas ma tasse de thé, de plus, l'écriture ne m'a pas éblouie ... Malheureusement, je n'ai pas envie d'aller plus loin dans l'univers de cet auteur.
Voici un extrait situé dans les premières pages du roman, il s'agit de la description du 327e mâle :
"Parmi les douze fourmis éveillées figure un mâle reproducteur. Il est un peu plus petit que la moyenne de la population belokanienne. Il a des mandibules étroites et il est programmé pour ne pas vivre plus de quelques mois, mais il est aussi pourvu d'avantages inconnus de ses congénères.
Premier privilège de sa caste en tant que sexué, il possède cinq yeux. Deux gros globuleux qui lui donnent une large vision à 180°. Plus trois petits ocelles placés en triangle sur le front. Ces yeux surnuméraires sont en fait des capteurs infrarouges qui lui permettent de détecter à distance n'importe quelle source de chaleur, même dans l'obscurité la plus totale.
Une telle caractéristique s'avère d'autant plus précieuse que la plupart des habitants des grandes cités de ce cent millième millénaire sont devenues complètement aveugles à force de passer toute leur existence sous terre."
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