Passion
arabe est le journal que l’expert du monde arabe Gilles Kepel a tenu de 2011 à
2013. Il raconte et explique deux ans de révolutions dans les pays arabes
(Egypte, Tunisie, Libye etc.) que l’on a nommées « printemps
arabes ».
Dès la réception de ce livre, je l’ai ouvert au milieu,
là où l’on trouve des photos d’une extrême violence. Cette vision a réduit à néant
mon envie de le lire… Pourtant, il fallait que je le fasse pour le prix ELLE, et
heureusement ! Oui, ce document parle de violence, de révolution, il
montre la dureté de notre monde, il n’est pas facile à lire mais est
extrêmement riche et passionnant. Mes connaissances sur le monde arabe étaient
très minces voire inexistantes, j’ai donc beaucoup appris en lisant ce
document. De plus, tout ce dont parle l’auteur est d’actualité, j’ai donc pu
relier les événements racontés à ce que j’avais entendu des événements en
question. Enfin, ce livre m’a permis de découvrir tout un monde, une
civilisation que je ne connaissais que de loin, que par l’intermédiaire des
média. Cette lecture m’a fait voyager, il s’agissait, certes, d’un voyage
pour le moins particulier, mais ce voyage m’a passionnée.
C'est le pouvoir de la littérature : elle peut nous faire voyager dans des lieux ou l'on n'ira jamais sans nous faire bouger de notre fauteuil.
De plus, l’auteur fait part, comme le titre l’indique, de sa passion pour le monde
arabe, et cela rend son livre d’autant plus intéressant.
Cependant, je dois avouer que cette lecture a été pour
moi difficile : non seulement je n’avais aucune connaissance de base sur
le sujet traité (j’ai parfois dû arrêter ma lecture et faire des recherches sur
les noms des personnes évoquées) mais le style de l’auteur a été aussi pour moi
difficile à lire : ses phrases sont longues, il est facile de «
décrocher », ma lecture a été très lente. En outre, j’ai eu le sentiment qu’il s’adressait à des
lecteurs initiés et qu’il ne faisait pas d'effort de vulgarisation pour les
néophytes comme moi (des notes aurait été, selon moi, nécessaires pour rendre
le propos plus accessible). Malgré tout, ce document est pour moi un livre que
j'ai prévu de relire dans quelques mois afin de mieux le comprendre.
Voici un extrait situé au début du livre :
"Mercredi 16 mars 2011
Laissez-passer pour Gaza
Neuf heures moins cinq : un coup de fil d'un jeune diplomate du consulat général à Jérusalem, qui a été mon étudiant, m'informe que le Shabak, la DST israélienne, a accepté que je passe le poste frontière d'Erez pour aller aujourd'hui même dans la bande de Gaza.
Depuis quinze jours, nous jouons au chat et à la souris pour obtenir cette autorisation, appelée "coordination" et qui arrive, comme d'habitude quand elle est accordée, à la toute dernière minute. Chaque fois que je suis invité en Israël, je vais également en Cisjordanie et à Gaza, mais cela demande des négociations interminables qui mobilisent une foule d'intermédiaires.
Au cours de mon voyage précédent, en 2009, après l'opération "Plomb durci" contre le Hamas, on m'avait à la dernière minute refusé l'entrée dans un territoire alors transformé en champ de ruines par les bombardement de l'aviation israëlienne. Les autorités de l'Etat hébreux ne souhaitent pas qu'un universitaire français arabisant constate de visu l'ampleur des dégâts. Echaudé, j'ai alerté cette fois-ci des ambassadeurs, un vice-Premier ministre, des responsables de services spéciaux actifs et retraités, bref, tout le saint-frusquin, mais j'y suis arrivé : je dispose d'une fenêtre de quelques heures pour passer, et je dois partir immédiatement."
Étonnant qu'il apparaisse dans cette sélection. Je croyais qu'il n'y avait que des romans.
RépondreSupprimerNon, Alex, il y a trois catégories dans le prix. J'ai beaucoup aimé mais ce ne fut pas une lecture facile.
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