Ce livre n'est pas à proprement parler un thriller. Si le début est extrêmement violent, la suite s'apparente davantage à un roman policier classique avec l'enquête du shérif de Carson Mills. L'écriture de Maxime Chattam, comme souvent, est très agréable à lire, les métaphores fleurissent et contrastent avec la violence des péripéties. Il me semble nécessaire d'insister sur la violence de l'intrigue : ce roman est destiné à un lecteur adulte car certaines descriptions sont difficiles à soutenir. Cependant, toute cette violence n'est pas gratuite : à la fin du roman, le narrateur nous invite à prendre un temps pour réfléchir et analyser nos sentiments face au Mal dans ce roman en particulier, puis dans la littérature en général, et même dans la vie...
Mes sentiments ont varié lors de ma lecture : tout d'abord, j'ai été mal à l'aise lors des descriptions d'actes d'une grande violence. Puis, dans le dernier quart du roman, l'intrigue peinait à progresser. Je n'irai pas jusqu'à dire que je me suis ennuyée mais j'attendais avec de plus en plus d'impatience un rebondissement. En revanche, j'ai pris un grand plaisir à découvrir les dernières pages qui transcendent tout le roman. j'ai même relu le dernier chapitre afin de m'en imprégner, tant il a fait écho en moi.
Voici un extrait du roman, il s'agit, non pas de l'intrigue en elle-même, mais de l'Avant Propos qui éclaire le lecteur sur la réflexion amenée par le livre :
"Dans bien des romans qui dissèquent ce que sont la violence et le mal, le lecteur est placé derrière le judas d'une porte qui le préserve au minimum, puis qu'il puisse observer, sans crainte, ce qu'il y a de pire en nous. Cette porte est la promesse tacite d'une littérature qui protège celui qui s'abandonne à elle. Dans ce livre la porte en grande ouverte. Ce roman, bien que violent, ne recherche aucune forme de surenchère, seulement à répondre à des questions. La plus terrible d'entre elles devrait éclore en vous une fois la dernière page de ce livre tournée. Mais pour cela, il va vous falloir emprunter les routes dangereuses. Soyez prévenu.
Et pour éviter tout malentendu, sachez que je ne suis pas le narrateur avec lequel vous allez faire connaissance, seulement celui qui a trouvé ce texte dans une vieille boite poussiéreuse entreposée dans le grenier familial.
Edgecombe, 18 juillet 2014."
On reconnaît bien dans le dernier paragraphe le procédé qui fut cher aux auteurs du XVIIIe siècle consistant à prétendre avoir trouvé un vieux manuscrit afin de créer un effet de réel et de susciter l'intérêt du lecteur.
Comme toi, j'ai beaucoup aimé la fin du livre, mais aussi tout le roman ; le roman noir qui met mal à l'aise fonctionne très bien sur moi, et j'adore ça !
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi, ce roman met mal à l'aise mais cela fonctionne très bien !
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