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samedi 23 mars 2013

Magnus - Sylvie Germain

Franz-Georg a une mémoire lacunaire. Il est né en Allemagne avant la guerre mais ne se souvient pas de beaucoup de choses. Son passé a été réinventé, il doit tout réapprendre. De ce passé inconnu ne lui reste que son ours en peluche nommé "Magnus" : "Magnus est un ourson de taille moyenne, au pelage assez râpé, marron clair légèrement orangé par endroit. Il émane de lui une discrète odeur de roussi". Parti à la recherche de son histoire, il rencontre l'Histoire : il apprend que son père était SS, il apprend aussi les circonstances de sa naissance et tout un tas d'autres choses sur lui-même et ses proches. Ses recherches le mènent en Amérique du Sud où il rencontre May et prend le nom de son ours en peluche, Magnus.

Ce roman est très original car il nous fait vivre petit à petit les découvertes du héros : l'histoire est découpée non pas en chapitres mais en "fragments" : il s'agit des fragments de l'histoire de Franz-Georg", mais ils ne sont pas donnés dans l'ordre (par exemple, on commence par le "fragment 2" et le "fragment 1" se situe beaucoup plus loin dans le roman), nous sommes ainsi placés dans la position du personnage qui découvre dans le désordre l'histoire de sa vie, ainsi qu'en "notules" qui sont des informations généralement d'ordre généalogiques (mais pas toujours), et en "séquences" qui sont des extraits de romans, poèmes, pièces de théâtre en rapport avec l'histoire. J'ai trouvé ce découpage original et intéressant.
Malgré tout, je ne suis pas parvenue à me plonger dans le roman, je ne me suis pas attachée au personnage principal, je suis passée à côté. Je ne sais pas à quoi cela tient car il y a une vraie intrigue et la forme change de ce que l'on a l'habitude de lire. Peut-être est-ce par ce que les sentiments des personnages sont peu décrits et rien n'est fait pour que l'on s'attache à eux ? Ou alors parce que cette construction originale ne m'a pas permise de "m'accrocher" à l'histoire ? Ou bien parce que l'ours en peluche n'a finalement pas le rôle auquel je m'attendais dans l'histoire ? Je ne sais pas trop ...
Ce roman a obtenu en 2005 le prix Goncourt des lycéens, c'est souvent un gage de qualité, mais celui-ci fera pour moi exception.

Voici un extrait, il s'agit du début du premier fragment que l'on lit et qui est le fragment n°2 :
Fragment 2
Il porte sur chaque chose, chaque personne, dont ses parents, un regard plein de candeur et d'étonnement, examinant tout avec minutie. Le regard d'un convalescent qui a frôlé la mort et qui réapprend à voir, à parler, à nommer les choses et les gens. A vivre. L'année de ses cinq ans, il est tombé gravement malade et la fièvre a consummé en lui tous les mots, toutes les connaissances fraîchement acquises. Il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu'au jour de sa naissance. Des ombres néanmoins la parcourent parfois, venues il ne sait d'où."

5 commentaires:

  1. Réponses
    1. Ce n'est effectivement pas le meilleur roman que j'ai lu ces derniers temps.

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  2. J'ai beaucoup aimé ce roman, même si moi aussi quelque chose m'a dérangée dans ma lecture. Un style un peu trop froid peut-être... ou la fin du roman.

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    1. C'est vrai que le syle est froid...et la fin décevante (enfin, moi j'étais déçue depuis le milieu du livre...)

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  3. Tu me rassures, je croyais être la seule à être déçue.

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