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dimanche 31 mars 2013

Les mots doux - Carl Norac et Claude K.Dubois

Dans le cadre du challenge "Je lis aussi des album" de Hérisson, voici la quatrième lecture de ma choupette et moi.
Cet album est paru chez l'éditeur bien connu "L'école des loisirs" édition Pastel. Lola est un petit hamster qui a des mots doux dans la bouche, elle essaye de les dire à son papa, à sa maman, à ses copains de classe, à son amoureux, à la maîtresse, mais ils ne peuvent jamais sortir. Alors, en rentrant chez elle, Lola boude, mais, enfin, les mots doux finissent pas sortir pour le plus grand bonheur de son papa et de sa maman.



Les dessins au pastel sont, comme les mots de Lola, tout doux et l'histoire est très jolie, Lola est un petit hamster très attachant, elle est toujours en recherche d'amour et a un côté très boudeur... Cette histoire a une résonance particulière pour ma choupette et moi : comme pour Lola, les mots de ma choupette ont mis un peu de temps à sortir de sa bouche et quand ils sont arrivés, cela a été une explosion de joie. Elle aimait beaucoup que je lui lise cet album à cette période, peut-être se sentait-elle un peu comme le petit hamster. "On ne devrait jamais sous-estimer le pouvoir des livres" écrivait Paul Auster...
On peut retrouver les aventures de la petite Lola avec L'île aux calins, Bonjour mon petit coeur, un bisou c'est trop court, Tu m'aimes ou tu m'aimes pas ?, Mon meilleur ami du monde et Lola reine des princesses.


vendredi 29 mars 2013

Challenge Printemps coréen

Catherine, du blog La culture se partage, organise un challenge autour de la Corée pour le printemps, il s'intitule : "Printemps coréen". Voici les modalités :
Du 20 mars au 20 juin 2013, il faut publier au moins un article (donc un challenge on ne peut plus facile à remporter !) sur un livre ou même sur un aspect culturel de la Corée (cinéma, art, gastronomie...).
Je me suis inscrite pour plusieurs raisons : la première est que je ne connais absolument pas la littérature coréenne, ce sera dont l'occasion de la découvrir, la seconde est que je sais que je pourrai aller au bout de ce challenge (enfin, ne pas aller au bout de ce challenge me parait difficile ...) et la troisième est que j'aime l'ouverture sur les autres arts que propose Catherine.
... j'allais oublier une quatrième raison : les logos sont tellement beaux qu'il est impossible de résister !




                                                                       
 Si vous aussi souhaitez vous inscrire, c'est ICI.

mardi 26 mars 2013

La petite fille de Monsieur Linh - Philippe Claudel

Monsieur Linh est un vieil homme qui quitte son pays, il a perdu quasiment toute sa famille, il ne lui reste que sa petite fille qu'il serre dans ses bras sur le bateau. Elle s'appelle Sang diû. Monsieur Linh est très attentionnée avec l'enfant, il veille toujours à ce qu'elle n'ait pas froid et à ce qu'elle se sente bien, il n'a plus qu'elle, c'est son trésor le plus précieux.

Mon résumé est très court, je ne veux pas en dire plus car il ne faudrait surtout pas risquer de gâcher le plaisir de la découverte de ce roman qui est un pur bijou !
L'écriture est simple, fluide et c'est de cette simplicité qu'elle tire toute sa force poétique. L'auteur adopte la plupart du temps le point de vue du vieil homme sauf quand il s'agit de transcrire les paroles et pensées de Monsieur Bark, l'ami rencontré sur un banc. On ressent à travers les mots de Claudel tout l'amour que porte Monsieur Linh à sa petite fille, elle est sa seule famille ... Je connaissais déjà l'histoire car on me l'avait racontée, c'est dommage car je pense que l'on doit ressentir énormément de chose quand on la découvre en la lisant. Cela ne m'a toutefois pas empêchée d'apprécier le roman car même si je connaissais la chute, il me restait des zones d'ombre à éclaircir, je ne connaissait pas le "pourquoi" qui, lorsque je l'ai découvert, m'a beaucoup émue et j'ai été touchée par la poésie de l'écriture de Claudel. Il y a quelques temps, j'ai lu de cet auteur Le rapport de Brodeck, j'ai beaucoup aimé mais ici, avec La petite fille de Monsieur Linh, j'ai été bouleversée.
Ce roman est pour moi un immense coup de coeur, si vous ne l'avez pas lu, foncez ! Très court et fluide, il se lit d'une traite et l'on ne peut ressortir que très ému de cette lecture.

Voici les premières lignes du roman :

"C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul à savoir qu'il s'appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui.
Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaitre à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.
Le voyage dure longtemps. Des jours et des jours. Et tout ce temps, le vieil homme le passe à l'arrière du bateau, les yeux dans le sillage blanc qui finit par s'unir au ciel, à fouiller le lointain pour y chercher encore les rivages anéantis."

samedi 23 mars 2013

Magnus - Sylvie Germain

Franz-Georg a une mémoire lacunaire. Il est né en Allemagne avant la guerre mais ne se souvient pas de beaucoup de choses. Son passé a été réinventé, il doit tout réapprendre. De ce passé inconnu ne lui reste que son ours en peluche nommé "Magnus" : "Magnus est un ourson de taille moyenne, au pelage assez râpé, marron clair légèrement orangé par endroit. Il émane de lui une discrète odeur de roussi". Parti à la recherche de son histoire, il rencontre l'Histoire : il apprend que son père était SS, il apprend aussi les circonstances de sa naissance et tout un tas d'autres choses sur lui-même et ses proches. Ses recherches le mènent en Amérique du Sud où il rencontre May et prend le nom de son ours en peluche, Magnus.

Ce roman est très original car il nous fait vivre petit à petit les découvertes du héros : l'histoire est découpée non pas en chapitres mais en "fragments" : il s'agit des fragments de l'histoire de Franz-Georg", mais ils ne sont pas donnés dans l'ordre (par exemple, on commence par le "fragment 2" et le "fragment 1" se situe beaucoup plus loin dans le roman), nous sommes ainsi placés dans la position du personnage qui découvre dans le désordre l'histoire de sa vie, ainsi qu'en "notules" qui sont des informations généralement d'ordre généalogiques (mais pas toujours), et en "séquences" qui sont des extraits de romans, poèmes, pièces de théâtre en rapport avec l'histoire. J'ai trouvé ce découpage original et intéressant.
Malgré tout, je ne suis pas parvenue à me plonger dans le roman, je ne me suis pas attachée au personnage principal, je suis passée à côté. Je ne sais pas à quoi cela tient car il y a une vraie intrigue et la forme change de ce que l'on a l'habitude de lire. Peut-être est-ce par ce que les sentiments des personnages sont peu décrits et rien n'est fait pour que l'on s'attache à eux ? Ou alors parce que cette construction originale ne m'a pas permise de "m'accrocher" à l'histoire ? Ou bien parce que l'ours en peluche n'a finalement pas le rôle auquel je m'attendais dans l'histoire ? Je ne sais pas trop ...
Ce roman a obtenu en 2005 le prix Goncourt des lycéens, c'est souvent un gage de qualité, mais celui-ci fera pour moi exception.

Voici un extrait, il s'agit du début du premier fragment que l'on lit et qui est le fragment n°2 :
Fragment 2
Il porte sur chaque chose, chaque personne, dont ses parents, un regard plein de candeur et d'étonnement, examinant tout avec minutie. Le regard d'un convalescent qui a frôlé la mort et qui réapprend à voir, à parler, à nommer les choses et les gens. A vivre. L'année de ses cinq ans, il est tombé gravement malade et la fièvre a consummé en lui tous les mots, toutes les connaissances fraîchement acquises. Il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu'au jour de sa naissance. Des ombres néanmoins la parcourent parfois, venues il ne sait d'où."

mercredi 20 mars 2013

La chauve-souris et l'étoile - Anne Brière-Haquet et Delphine Brantus

Dans le cadre du challenge "Je lis aussi des album" de Hérisson, voici la troisième lecture de ma choupette et moi.
Cet album est paru aux éditions Auzou (comme Crocky le crocodile). C'est l'histoire d'une chauve-souris qui est amoureuse d'une étoile mais celle-ci est trop loin... La petite chauve-souris fait tout pour l'attirer : elle lui écrit un poème, lui fait des dessins, se fait belle et se parfume "au pipi de vers de terre", puis elle décide de bouder, "mais rien à faire, l'étoile ne bouge pas." Une dernière solution s'offre à elle : aller la rejoindre ...








Ma choupette et moi aimons beaucoup cet album, les illustrations sont belles, la petite chauve-souris est craquante. C'est une histoire d'amour mais elle est humoristique. Habituellement, je ne raconte jamais la fin des livres que je lis, mais ici, je n'y resiste pas ! La petite chauve-souris essaye d'aller rejoindre son étoile mais, épuisée, elle tombe dans les pommes, ou plûtôt ... dans un pommier. Soudain, elle voit son étoile, ça y est, elle est venue à elle ! ... mais assez rapidement, elle se rend compte que ce n'est pas son étoile mais un vers luisant... tant pis, elle décide de le manger ! (et peut-être de le partager avec une demoiselle chauve-souris qui passe par là...)


Ce très bel album, grâce à ses illustrations et son histoire est pour nous deux un coup de coeur.



lundi 18 mars 2013

L'assassin habite au 21 - S.A Steeman


Plusieurs meurtres sont commis dans Londres. Les sept victimes sont retrouvée le crâne fracassé et le meurtrier laisse à chaque fois sa carte de visite : il s'appelle "Smith". Le problème est qu'à Londres, les Smith sont légions, la psychose gagne alors la ville. Un jour, Toby Marsh accepte de témoigner : il sait que ce Smith habite au 21 Russel Square, une drôle de maison de famille. Lequel des pensionnaire a commis ces crimes abominables ? Qui est Mr Smith ?

Ce roman policier est très bien construit. Le huis-clos au 21 Russel Square fait monter la tension, on sait que le meurtrier est là, mais qui est-ce ? Les personnages sont truculents (en revanche, le fait qu'ils soient nombreux m'a un peu destabilisée au départ mais ensuite ça allait mieux). On est avec ce roman dans la même veine qu'Agatha Christie : l'époque, le lieu et la construction de l'intrigue policière sont similaires. J'ai beaucoup aimé les adresses au lecteur car elle permettent de transformer la lecture en jeu de piste. En voici une :

"AU LECTEUR
qui ne connaît pas encore le coupable

Ellery Queen, Hugh Austin et quelques autres auteurs de romans policiers américains ont accoutumé d'engager avec leurs lecteurs "une sorte de lutte de l'esprit" (Hugh Austin dixit) en les invitant à découvrir eux-même la solution des problèmes exposés dans leurs oeuvres.
Exceptionnellement, il m'a paru amusant de reprendre cette idée à mon compte et d'ouvrir une rapide parenthèse pour vous dire :
Vous voici en possession de tous les éléments nécessaires à la découverte de la vérité.
Mieux ! Celle-ci figure en toutes lettres en divers endroits de ce roman.
Etes-vous bon détective ? ...
A vous d'en décider !
L'AUTEUR"

Je ne suis pas un trop mauvais détective car j'avais déjà trouvé la solution ... je n'en dis pas plus ! Et vous ?

 
 
 

samedi 16 mars 2013

La moustache - Emmanuel Carrère

Un jour, comme ça, pour changer, le personnage principal (dont on ne connaît pas le nom) décide de se raser la moustache sans rien dire à personne, pour faire une surprise. Après tout, sa femme Agnès change bien de coiffure sans le prévenir ! Il profite de la coute absence d'Agnès, partie faire les courses, pour se raser. Quand son épouse revient ... aucune réaction. Le couple passe ensuite la soirée chez des amis, Serge et Véronique ... aucune réaction. Le lendemain, le héros se rend à son travail ... aucune réaction ! Est-ce une blague ? Le héros est-il fou ? Est-ce son entourage qui est fou ?

Ce court roman était dans ma PAL depuis quelques temps et je suis contente de l'avoir ressorti. J'ai bien aimé cette histoire. Le fait que le personnage principal n'ait pas de nom est étrange mais cela ne gêne pas la lecture, au contraire, je pense que cela permet l'identification du lecteur au personnage. On se demande si son entourage lui fait une blague, s'il rêve, s'il est fou ou si c'est Agnès qui est folle (ainsi que tous les autres personnages, ce qui ne tient pas bien debout... mais sait-on jamais ?). Au moment où je commençais à m'ennuyer, la tension s'est mise à monter, le personnage n'en pouvait plus. Alors, ma lecture s'est accelérée, je n'en pouvais plus non plus, je voulais absolument savoir jusqu'où cette simple histoire de moustache allait nous mener ... Il m'est impossible de vous raconter la fin car la surprise serait gâchée, elle est ... surprenante.
E. Carrère a adapté lui-même son roman au cinéma en 2005 avec Vincent Lindon et Emmanuelle Devos, je ne l'ai pas vu mais la bande annonce que vous pouvez voir ci-dessous me tente (et je me demande ce que donne la fin ... mais chut !)




Voici ce que l'on peut lire sur la quatrième de couverture de l'édition folio :

Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou ? Voudrait-on vous le faire croire ? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens ? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenu.

vendredi 15 mars 2013

Les dieux voyagent toujours incognito - Laurent Gounelle

Suite à une déception amoureuse, Alan décide de mettre fin à ses jours en sautant de la Tour Eiffel. Il s'apprête à sauter mais un homme l'en dissuade. Une condition toutefois : Alan doit s'engager à faire tout ce qu'il lui dit. Très vite, l'engagement se concrétise : Alan doit se rendre dans une boulangerie et changer plusieurs fois d'avis sur ce qu'il souhaite, ensuite, il doit faire la même chose dans une bijouterie de luxe sur les Champs Elysées. L'hisoire se se poursuit de la même manière : Yves Dubreuil, le sauveur, soumet des épreuves à Alan pour qu'il retrouve confiance en lui.

Cela faisait quelques temps que je voyais les romans de L. Gounelle en librairie et que j'entendais parler de lui, j'avais donc envie de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. Le résultat ne fut pas à la hauteur de mes espérances. J'ai éprouvé un drôle de sentiment en lisant ce roman : la fluidité de l'écriture ainsi que la construction de l'histoire ont fait que je l'ai lu très vite et que j'avais envie de connaître la suite, je me demandais toujours quelle nouvelle épreuve serait donnée à Alan. Mais dans le même temps, j'étais exaspérée par le côté gentillet de l'intrigue. De plus, j'avais l'impression de recevoir des leçons de psy sur "comment reprendre confiance en vous", cela m'a particulièrement agacée, je suis une grande fille, je n'ai pas besoin de leçon, je croyais avoir acheté un roman et finalement je me suis retrouvée avec un manuel de psychologie de bazar. La fin n'a fait que confirmer ma déception : elle est on ne peut plus mièvre et convenue. Je conçois que l'on puisse aimer ce roman car il est plein de bons sentiments mais ce n'est vraiment pas ma tasse de thé...

Voici un extrait qui se situe après le passage de la boulangerie. Alan revient vers Dubreuil rouge de honte :

"- C'est pas drôle. Vraiment pas drôle.
- Alors tu vois, tu as réussi.
Je ne répondis pas. La voiture redémarra.
- Bon, j'y suis peut-être allé trop fort pour un début, reprit-il. Mais je te promets que dans quelques semaines tu seras capable de faire cela en rigolant.
- Mais ça ne m'intéresse pas ! Je ne veux pas devenir un emmerdeur ! D'ailleurs, je ne supporte pas les emmerdeurs ! J'ai en horreur les gens trop exigeants qui font suer tout le monde. Je n'ai pas envie de leur ressembler.
- Mais il ne s'agit pas que tu deviennes un emmerdeur. Je ne te ferai pas passer d'un extrême à l'autre. Je veux juste que tu saches obtenir ce que tu veux, quitte à déranger un peu. Mais qui peut le plus peut le moins. Alors, je vais te pousser à en faire un peu plus que nécessaire, pour qu'ensuite tu sois tout à fait à l'aise en demandant ce qu'il est naturel de réclamer."

mercredi 13 mars 2013

Iris et l'escalier - Anna de Sandre et Chiaki Miyamoto

Dans le cadre du challenge Je lis aussi des albums, voici aujourd'hui l'album n° 2 : Iris et l'escalier, texte d'Anna de Sandre et illustrations de Chiaki Miyamoto publié chez Gallimard Jeunesse Giboulées.

Iris est toute petite et a peur de monter les escaliers. Un jour, elle part au pays des Très Grands Arbres...

Il s'agit d'une histoire qui parle de la peur. L'univers est poétique et onirique mais je trouve qu'à trop vouloir "faire poétique", l'histoire n'est pas toujours très claire, par exemple, ma Choupette et moi n'avons pas compris tout de suite le changement d'attitude d'Iris vis-à-vis de l'escalier... En revanche, les illustrations sont très belles, les traits de crayons de couleurs sont volontairement très marqués, c'est vraiment cela qui m'a plu dans cet album.







 
 

 


 Une lecture dans le cadre de Challenge proposé par Hérisson :


lundi 11 mars 2013

Histoires insolites des écrivains et de la littérature - Marc Lefrançois

Dans ce livre, Marc Lefrançois nous raconte des tas de petites anecdotes sur les écrivains et le monde de la littérature en général. Ces anecdotes se présentent par ordre alphabétique à la manière d'un dictionnaire. On apprend par exemple que Gérard de Nerval a été vu promenant un homard en laisse et il aurait expliqué qu'un homard "n'est pas plus ridicule qu'un chien, qu'un chat, qu'une gazelle, qu'un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre".

Ces petites histoires sont souvent très drôles, de plus, l'auteur ne se prend pas au sérieux et adopte une écriture au ton humoristique. Je formulerais néanmoins un reproche : les titres des articles ne permettent pas de faire de recherches précises, voici un exemple : à la lettre "C" on trouve l'article "Chuttt !" qui nous explique à quel point Oscar Wilde avait de la répartie, mais si l'on souhaite un jour trouver des anecdotes concernant cet auteur, il n'y a aucun moyen de retrouver ce qui nous intéresse d'un seul coup d'oeil (il aurait fallu à la fin de l'ouvrage un index par auteur).
Il s'agit donc d'un livre sympatique qui permet de passer un bon moment et d'avoir quelques anecdotes croustillantes à raconter mais un meilleur référencement aurait été souhaitable.

Voici une des anecdotes :

"Comment briser la glace

Faire connaissance d'une inconnue assise dans un café peut être délicat, surtout si l'on veut éviter les poncifs du genre "On se connaît ?"
En l'occurence, la palme de l'originalité revient sûrement à Alfred Jarry. Il voulait entamer la conversation avec une belle inconnue assise dans un salon de thé. Pour ce faire, il n'avait rien trouvé de plus subtil que de tirer une balle dans un grand miroir qui se trouvait là. Il n'avait alors plus qu'à s'approcher de la femme, certainement pétrifiée de peur, et lui dire ces mots :
- Maintenant que la glace est rompue, causons."

Je ne connaissais pas du tout cet auteur et c'est en faisant un tour sur son blog que je l'ai découvert. Son roman au titre provocateur Marcel Proust roi du Kung-Fu me tente beaucoup, je pense qu'il va bientôt attérir sur ma PAL ... Il s'agit d'une histoire d'amour entre Paul, passionné de karaté et de culturisme, et Elodie, délicate et passionnée de culture qui déteste les arts martiaux. A suivre ...

vendredi 8 mars 2013

Un homme trop facile - E.-E. Schmitt

Après ma lecture des Deux messieurs de Bruxelles, j'ai eu très envie de me replonger dans une oeuvre d'E.E. Schmitt, j'ai donc choisi sa dernière pièce de théâtre : Un homme trop facile.

Alex, comédien à succès, se prépare pour jouer le rôle d'Alceste dans Le Misanthrope de Molière quand soudain, le vrai Alceste apparait dans le miroir de sa loge. Les deux personnages font connaissance et échangent (non sans difficulté) sur leurs différentes conceptions de la vie.

Habituellement, je lis des pièces de théâtre dans le cadre de mon travail, donc essentiellement des classiques. Eh bien je dois dire que cette lecture m'a beaucoup plu. La situation est originale, j'avais un peu peur au départ qu'elle soit artificielle mais je suis très vite rentrée dans l'intrigue. L'auteur s'est réapproprié la pièce de Molière d'une manière fort intéressante. Cette comédie d'apparence légère cache aussi des réflexions sur le rapport entre les êtres humains (forcément, avec Le Misanthrope...) et aussi sur le monde du théâtre (le travail du comédien, les genres...). Les personnages secondaires sont drôles, notamment Odon Fritz et sa pièce Combien de fois je me suis astiqué le pénis dans les toilettes pendant que mes parents s'engueulaient, pièce dont l'intrigue n'a rien a voir avec le titre et dont un personnage est un muet qui ne sert à rien (cela me fait étrangement penser au théâtre de l'absurde !).
Un homme trop facile a été créée au théâtre de la Gaîté-Montparnasse le 12 janvier 2013, si cette pièce passe un jour près de chez moi, j'assisterais volontiers à une représentation.

Voici un extrait de la pièce, au moment où Alceste apparait dans le miroir :

"D'un pas résolu, Doris sort et ferme la porte pour que la discussion ne se poursuive pas.
Resté seul, le comédien enfile le pantalon et la chemise d'Alceste.
Se plantant devant la haute glace en pied, il se contemple sans pitié.

ALEX : Mon pauvre garçon...Quelle dégaine ! J'aurais dû obéir à mon père et devenir maître nageur, comme lui. Un maillot et des sandales m'auraient suffi. (Il s'éloigne et bouffonne en s'habillant) Et un sifflet ! Pas besoin d'apprendre des milliers de vers, uniquement donner quelques coups de sifflet.

Pendant qu'il s'éloigne, un homme inconnu apparaît dans le miroir, un individu noble, hautain, habillé avec élégance ; il se penche vers le cadre pour observer Alex.
Lorsque Alex revient vers le miroir, l'homme s'eclipse promptement.
Alex retrouve son reflet dans la glace et répète des lambeaux de texte comme on se gargarise.

ALEX : "Non, je ne puis souffir cette lâche méthode
Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode
Et je ne hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations."

Il se rabroue car le rythme des deux derniers vers s'avèrent bancal ; il s'efforce donc d'allouer deux pieds aux sons "ions".

ALEX : Fichus alexandrins ! Il me contraignent à parler et compter simultanément.

Il s'éloigne en martelant ses phrases.
Pendant ce temps, l'Inconnu revient dans le miroir et reprend son observation."

Jostein et Valou076 ont aussi aimé.




jeudi 7 mars 2013

Paul Eluard, Poésie, amour et liberté



Du 2 février au 26 mai a lieu à Evian-les-Bains au Palais Lumière une exposition sur Paul Eluard intitulée "Paul Eluard, Poésie, amour et liberté"

Evian-les-Bains, le Palais Lumière

Le parcours de cette exposition se fait en 7 étapes :
- De Grindel à Eluard : l'enfance du poète à travers des photos et ses premiers poèmes signés sous son véritable nom : Eugène, Emile, Paul Grindel (il a ensuite pris le nom de sa grand-mère "Eluard")
- Le Surréalisme : on peut voir les cadavres exquis de l'auteur illustrés par Max Ernst.
- Ses amis peintres : Eluard avait de nombreux amis et non des moindres : Picasso, Man Ray, Léger... quelques-unes de leurs oeuvres sont exposées.
- Les arts sauvages : il s'agit ici de la collection personnelle de Paul Eluard (masques et statuettes africains, océaniens et amérindiens).
- Picasso, l'Espagne et Guernica : les deux artistes étaient très proches, Picasso a illustré des recueils du poète et celui-ci a accompagné le travail du peintre et a mené des conférences sur son ami.
- Poète et féministe : Gala, Nusch et Dominique ont successivement vécu avec Paul Eluard et elles l'ont influencé dans son art. Chaque recueil met l'une ou l'autre en valeur.
- Liberté : Le poème "Liberté" connu de tous est le symbole de la résistance, il a été traduit dans plus de dix langues et illustré de manières très diverses.

Eluard et Picasso sur la plage de Juan-les-Pins

J'ai beaucoup aimé cette exposition en particulier la partie "poète féministe" où l'on voit des photos d'Eluard en compagnie de Gala, Nusch ou Dominique. Chacune l'a inspiré à sa manière. Je retiens particulièrement une photo sur laquelle le poète et Nusch posent au soleil, l'ombre d'une canisse "zèbre" les amoureux, Nusch est radieuse. De grands panneaux sur lesquels des poèmes sont imprimés parcourent la salle. . C'est une exposition qui est très axée sur la vie de l'auteur (on peut même voir son bureau), peut-être un peu trop, les photos d'Eluard bébé n'ont pas beaucoup d'intérêt. De nombreux manuscrits sont exposés, c'est très intéressant car on peut voir les ratures, les hésitations de l'auteur sur l'utilisation de tel ou tel mot, parfois, c'est le sens complet d'une phrase qui est modifié, je trouve que voir les manuscrits donnent une âme à un texte, c'est très émouvant. L'exposition est tellement riche que j'y retournerai sans doute car je n'ai pas pu tout voir ni tout lire.
Lundi soir a lieu une conférence sur le dadaïsme dans l'art et la littérature, je suis inscrite, petit compte rendu donc sur ce blog mardi.

Je ne peux pas terminer ce billet sans citer ce poème :

Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté
Paul Eluard
in Poésies et vérités, 1942
 


 

mercredi 6 mars 2013

Crocky le crocodile a mal aux dents - Yann Walcker et Mathilde Lebeau


Dans le cadre du challenge "Je lis aussi des albums" proposé par Herisson, ma choupette et moi vous présentons aujourd'hui Crocky le crocodile a mal aux dents, texte de Yann Walcker et illustrations de Mathilde Lebeau.

Crocky Ledur le crocodile est une star de la chanson mais un matin, il se réveille avec une forte douleur dans la machoire...

Cet ouvrage est publié dans la collection "Mes p'tits albums" aux éditions Auzou. Chaque album traite d'un thème particulier, ici il s'agit d' "hygiène et santé".

Choupette aime beaucoup cet album car elle a récemment eu mal aux dents ...

lundi 4 mars 2013

Les deux messieurs de Bruxelles - Eric-Emmanuel Schmitt

 Les Deux messieurs de Bruxelles est un recueil de cinq nouvelles d'Eric-Emmanuel Schmitt, auteur que j'aime beaucoup. Toutes ces nouvelles ont un rapport avec l'amour, mais pas forcément l'amour conjugal, elles parlent aussi de l'amour pour un animal, de l'amour de l'Homme etc. mais ce n'est qu'après avoir rédigé ces nouvelles que l'auteur s'est aperçu de ce thème commun, comme il l'écrit dans sa "note aux lecteurs" à la fin de l'oeuvre : "Une chose m'étonne depuis mes début : je ne saisis la cohérence de mes textes qu'à posteriori. L'unité n'est pas voulue, mais découverte. Phrases, personnages, situations, histoires s'avèrent un jus qui s'échappent de mon cerveau.
Rêverait-elle de bourgogne ou de bordeaux, une vigne de beaujolais ne peut donner que du beaujolais."

Je ne suis jamais déçue avec E.-E. Schmitt, encore une fois, j'ai adoré son livre. Conformément à l'esthétique de la nouvelle, l'écriture de ces histoires est dynamique et la chute souvent très surprenante. La nouvelle que j'ai préférée est "Le chien" : il s'agit de l'histoire d'un homme, Samuel Heymann, qui vit depuis toujours avec un beauceron nommé Argos, dès que son beauceron meurt, il en adopte un autre qu'il nomme Argos et ainsi de suite depuis de nombreuses années. Un jour, son chien se fait renverser et l'homme se suicide. Pourquoi après la mort de celui-ci, parfaitement identique aux autres beaucerons qu'il a eu dans sa vie ? Le narrateur, ami de Samuel, finit par le comprendre. J'ai aussi beaucoup aimé la nouvelle "Ménage à trois" qui raconte la drôle d'histoire d'une femme qui, après la mort de son mari, se met en ménage avec un autre homme qui n'arrête pas de parler de l'ancien mari...Je ne peux pas en dire plus !

Voici un extrait de la nouvelle "Le chien" :

"  Miranda, quel rapport entreteniez-vous avec les chiens de votre père ?
Elle soupira, soulagée que j'aborde l'essentiel. Achevant sa tasse de café, elle appuya son dos au fond de son siège et m'observa.
- Papa n'a eu qu'un chien à la fois. Un beauceron appelé Argos. J'ai cinquante ans aujourd'hui et j'en ai connu quatre.
- Pourquoi un beauceron ?
- Aucune idée.
- Pourquoi Argos ?
- Idem.
- Et vous ? Qu'en pensiez-vous ?
Elle hésita, guère habituée à formuler ces sentiments-là mais désireuse d'y parvenir.
- Je les ai tous aimés. Aimés passionnément. D'abord, c'étaient de bons chiens, boute-en-train, affectueux, dévoués. Et puis ils étaient mes frères, mes soeurs..."

 

dimanche 3 mars 2013

Challenge "Je lis aussi des albums" d'Herisson

Herisson organise un challenge autour de la lecture d'albums. Les modalités sont très souples car on peut s'inscrire sur le "baby challenge" : 2 albums sur l'année / le "Petit challenge" : 10 albums / le "Big challenge" : 20 albums / le "Challenge libre" : autant d'albums que l'on souhaite.

Ma choupette qui vient d'avoir 4 ans étant une grande amatrice de livres, je me suis inscrite à la version "Big challenge", nous vous présenterons donc 20 albums durant l'année 2013. Le premier billet sera publié mercredi.

Voici le logo du challenge, un clic sur ce logo vous dirigera sur le blog d'Herisson.

samedi 2 mars 2013

ATOM[KA] - Franck Thilliez

Après quelques années d'absence (si bien remplies que je n'avais plus de temps à consacrer à mon blog), je reviens ! Je crois que ce blog sera comme cela, alternant des périodes d'écriture avec des périodes d'absence, en fonction de mes envies et de ma vie tout court.

Pour mon retour, voici une présentation du dernier thriller de Franck Thilliez, ATOM[KA].


Franck Sharko et Lucie Henebelle, deux flics de la police criminelle enquêtent sur un meurtre étrange : un journaliste est retrouvé mort dans un congélateur, d'autres personnes ont échappé de peu à la mort après être tombées dans des lacs gelés. L'enquête leur fera rencontrer un enfant malade dont les organes sont en très mauvais état. En parallèle, le passé de Sharko refait surface, quelqu'un a décidé de jouer avec lui une drôle de partie...

Habituée aux romans de Jean-Christophe Grangé, j'ai découvert avec ATOM[KA] Franck Thilliez et j'ai beaucoup aimé, le suspense est tel qu'il est difficile d'arrêter sa lecture, dès qu'un chapitre se termine, il est urgent de lire le suivant pour en savoir davantage ! De plus, l'auteur nous entraîne dans le monde de la recherche scientifique sur l'atome et sur l'histoire contemporaine (je ne veux pas en dire plus) ce qui est intéressant. L'auteur explique dans la "note au lecteur" à la fin du livre les recherches qu'il a effectuées pour ce roman ainsi que les difficultés qu'il a eu à poursuivre l'écriture en raison de l'actualité. Surtout, ne lisez cette note qu'après avoir terminé le roman !
En revanche j'ai moins aimé toutes les références aux anciens romans mettant en scène Sharko et Henebelle : en effet, il s'agit du premier roman de F.Thilliez que je lis et, même si ces références étaient parfaitement expliquées et ne m'ont pas du tout gênée dans la compréhension de l'histoire, je n'ai plus envie de lire ses anciens romans car j'ai l'impression d'en savoir trop maintenant (sur Suzanne, sur les filles de Lucie ...). En revanche, je lirai avec plaisir les prochains.

Voici un extrait tiré du chapitre 2, lors de la découverte du corps :
"Le corps masculin reposait au fond d'un grand congélateur vide, en sous-vêtements et recroquevillé. Les lèvres étaient bleues, la bouche grande ouverte, comme si l'homme avait cherché à crier une dernière fois. L'eau - des larmes ? - avaient gelé près des paupières. Les cheveux blonds étaient recouverts de givre. Quant à la peau, elle était quadrillée d'entailles, notamment au niveau des membres inférieurs.
A côté du corps, au fond du congélateur, se trouvaient une lampe torche ainsi que des vêtements empilés : un jean tailladé, une chemise ensanglantée, des chaussures et un pull. Sharko observa les traces pourpres, partout sur les parois, ce rouge saillant mêlé au blanc éclatant de la glace. Le flic imagina la victime essayant à tout prix de s'échapper, grattant et frappant la surface jusqu'à s'en abîmer les phalanges."

Pour finir, voici une vidéo de Grangé et Thilliez, ces deux auteurs très proches :